Exploits des adhérents

Retrouvez ici les exploits sportifs et les belles histoires de nos adhérents ARSL.

Didier Panelli et Jérôme Bruchon, deux membres du club ARSL, ont traversé La Réunion à pied sur 180 km

C’est une aventure que peu osent affronter.
Du sud au nord de l’île de La Réunion, 180 kilomètres et plus de 10 500 mètres de dénivelé positif, à travers des forêts tropicales, des ravines, des crêtes, et une météo souvent capricieuse.
La Diagonale des Fous porte bien son nom… et deux Rochois viennent d’en écrire une belle page.


🟡 Un défi né d’une discussion entre amis

Ce n’était pas un rêve de gamin, juste une idée un peu folle née entre deux amis.
« Didier m’en avait parlé à la fin de l’année 2024, raconte Jérôme. Il approchait de la retraite, et moi, mes vacances correspondaient. Alors on s’est dit : allez, on y va. »
Pas de calcul, juste l’envie de partager une aventure hors norme.
« C’est une chose qu’il faut faire au moins une fois dans sa vie », ajoute-t-il.


🟡 Des mois de préparation, malgré les blessures

Didier s’est lancé dans la préparation dès janvier.
Pour Jérôme, ce fut plus compliqué : « Je suis tombé malade après la SaintéLyon, puis j’ai eu une arthrose au genou. Infiltration début avril, reprise progressive… »
Le vélo l’a aidé à compenser : « Je panachais entre route, VTT et vélo d’appartement. Certaines semaines, je faisais jusqu’à 10 à 12 heures de sport, sans négliger le gainage. »

Malgré tout, concilier vie pro, famille et entraînement reste un vrai défi.
« Même si les enfants sont grands, il faut gérer la fatigue. Ce n’est pas simple, même seul. »


🟡 Le grand départ : frissons et foule en délire

« Le départ, c’est énorme en émotions », confie Jérôme.
Dans le sas, les frissons montent quand retentit l’hymne du Grand Raid.
Puis la foule s’écarte, et c’est parti pour 180 km de montagnes russes.
« Les six premiers kilomètres sont plats, sur la route, au milieu d’une foule incroyable. On sent toute l’île derrière nous. »


🟡 180 kilomètres sans répit

« Les trente premiers kilomètres sont relativement faciles, et ensuite… il en reste 150. Et là, c’est une autre histoire ! »
Le ton de Jérôme en dit long : cette course ne laisse aucun répit.
Il raconte une chute violente, un genou abîmé, la douleur, les pleurs, le doute.
« Il restait 40 km, plus de 2 000 mètres de D+. J’ai pensé à mon fils Clément, pris un cachet… et c’est reparti. Mais qu’est-ce que la bataille fut dure ! »

Didier, lui, avait anticipé : des petits mots de soutien préparés avant le départ, qu’il pouvait lire dans les moments difficiles.
De la lucidité, de la tendresse, et beaucoup de mental.


🟡 Une amitié renforcée

S’ils n’ont pas couru côte à côte, leur lien n’a cessé de se renforcer.
« Nous n’étions pas dans le même sas, mais la solidarité s’est jouée pendant la préparation. On a passé des mois à s’entraîner ensemble, à se motiver, à s’envoyer des nouvelles sur WhatsApp pendant la course. »
Et après l’arrivée, bien sûr, ils ont fêté ça ensemble.
« On était déjà amis, mais ça nous a encore rapprochés. »


🟡 Le retour sur terre

Encore à La Réunion quelques jours après l’arrivée, les deux compères savourent.
« Même deux jours après, on est encore dedans. Les courbatures, la fatigue… et les souvenirs. Ça va rester longtemps. »
Et le message qu’ils veulent faire passer ?
« Ne vous fixez pas de barrières infranchissables. Peu importe le défi, l’important, c’est d’oser. »


🟡 Et après ?

Pour Didier, la boucle est bouclée : une retraite bien méritée après ce dernier défi.
Pour Jérôme, l’avenir est ouvert : « J’aurai sans doute deux ou trois autres projets, mais rien à voir avec un ultra. On verra ce que dit le corps. »

Une chose est sûre : ces deux-là ont prouvé qu’avec de la volonté, de l’amitié et un brin de folie, tout devient possible.


📸 Photo : Didier Panelli et Jérôme Bruchon, finishers de la Diagonale des Fous 2025 – Club ARSL Roche.